La charité passe par des miettes

 JUSTE UNE MIETTE…

L’autre jour, je suis entrée dans l’église de mon village. Une femme y priait. Comme les cloches sonnaient l’Angélus de midi, je me suis mise à prier à haute voix et elle a répondu. A la fin de la prière, elle s’est tournée vers moi et m’a dit : ‘tenez, j’ai acheté une part de tarte supplémentaire ce matin à la boulangerie, je me suis dit que le Seigneur me montrerait à qui la donner. Je vous l’offre.’ J’étais très touchée. Nous avons parlé. Elle fait ça chaque jour et l’offre à des personnes très variées, au gré de ceux que le Seigneur met sur son chemin pendant son heure de sortie.
Cette rencontre a éclairé toute ma journée-et plus- . Elle est pourtant très peu à vue humaine, une goutte d’eau dans l’océan de nos soifs, une miette dans le creux immense de nos faims de tous ordres. Oui mais… Le Christ est présent aussi tout entier dans cette miette-là. Comme l’ont compris dans l’Evangile le pauvre Lazare (Luc 16, 19-31) ou la femme Cananéenne (Mat 15, 21-28).
Nous aimerions bien construire de grandes œuvres de charité, nous appelons de nos souhaits le retour des messes en grandes pompes et de la belle liturgie mais nous oublions que nous pouvons donner et recevoir Dieu dans les plus petites choses, dans ces miettes. Et si nous commencions par là ?
Ce matin, j’ai cuisiné pour notre famille. J’en ai mis un peu plus et me suis dit que nous en aurions un peu moins. Vers l’heure de midi, je remplirai une boîte et la mettrai dans un sac isotherme pour que son contenu reste chaud, et j’irai me promener une heure, les yeux du cœur ouverts à la rencontre. Croiserai-je une femme assise dans la rue ? Croiserai-je une famille ? La rue sera-t-elle vide m’invitant à sonner chez un voisin que je sais seul au retour ? Dieu seul sait.
Avant de partir, je prierai le Seigneur de me donner l’audace de la petite phrase qui accompagnera mon offrande. Quelque chose comme « Faute de pouvoir partager notre repas avec des amis à la maison (ou la Maison), j’ai eu envie de partager notre repas avec quelqu’un que je croiserai. Puis-je vous l’offrir ? Vous me donneriez de la joie. »
Une goutte au bord d’un seau, un grain de sable sur le plateau de la balance (Isaïe 40, 15), une miette…

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